Taïwan, une démocratie sous tension

La période électorale à Taïwan s’est déroulée sous le spectre d’intenses pressions militaires de la part de la Chine. Cette situation s’est encore exacerbée suite à l’élection de Lai Ching-Te comme président le 13 janvier 2024.

Un modèle de démocratie en Asie

Le 13 janvier 2024, lors de la huitième élection présidentielle, Lai Ching Te, aussi connu sous le nom de William Lai, a été élu président avec plus de 40 % des suffrages, succédant à Tsai Ing-wen. Le nouveau président revendique l’indépendance de facto de l’île vis-à-vis de la Chine.

Malgré l’absence de reconnaissance officielle en tant qu’État souverain par les instances internationales, Taïwan se distingue par sa démocratie établie depuis 1986. A l’inverse du régime autoritaire chinois. La liberté d’expression et de la presse y est respectée, faisant de l’île un symbole de résistance contre l’autoritarisme chinois. La scène politique taïwanaise est principalement divisée entre le Kuomintang (KMT) et le Parti Progressiste Démocratique (DPP).

La crainte d’une invasion chinoise

La puissance économique et militaire de la Chine constitue une préoccupation majeure pour Taïwan, d’autant plus après la récente élection qui a favorisé les partisans de l’indépendance. La Chine continue de renforcer sa pression, notamment en persuadant Nauru, une île océanienne, de rompre ses liens diplomatiques avec Taïwan.  Le président de Nauru, David Adeang, a affirmé que ce rapprochement avec Pékin servait « l’intérêt supérieur » de sa population.

Les manœuvres militaires autour de Taïwan se sont intensifiées en envoyant un nombre sans précédent d’avions de combat et de navires de guerre autour de l’île. Xi Jinping a affirmé à plusieurs reprises son intention de réunifier l’île à la Chine d’ici 2049, y compris par la force si nécessaire. En janvier dernier, plusieurs ballons ont survolé l’île, ce qui constitue aux yeux de Taïwan, une « menace sérieuse pour la sécurité de nombreuses liaisons aériennes internationales ». Cependant, malgré l’augmentation du budget de défense de Taïwan, l’éventualité d’une invasion chinoise demeure incertaine. D’autant que Taïwan continue de bénéficier du soutien des États-Unis.

Les États-Unis respectent le principe d’une seule Chine. Cela signifie qu’ils reconnaissent que Taïwan fait partie intégrante de la Chine. Toutefois, même si aucune relation diplomatique est établie entre Taïwan et les États-Unis, on perçoit bien une volonté discrète de soutenir une démocratie.

Une escalade des tensions entre la Chine et les États Unis

Les relations entre la Chine et les États-Unis se sont tendues, notamment à cause de la guerre en Ukraine et d’incidents diplomatiques. Le détroit de Taïwan, vital pour le commerce international, est au cœur de ces tensions. Une potentielle invasion de Taïwan aurait des répercussions désastreuses sur l’économie mondiale, en raison du rôle crucial de l’île dans la production de semi-conducteurs.

Face aux risques d’une invasion, la Chine semble privilégier les campagnes de désinformation, les pressions économiques, et les tentatives d’isolement diplomatique de Taïwan, tout en cherchant à influencer la politique intérieure de l’île à travers le Kuomintang.

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